A la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, la musique, comme les arts est marquée par une recherche de renouveau. C'est l'époque contemporaine. Si cette recherche passe d'abord par une redéfinition des méthodes de l'écriture musicale, avec des compositeurs tels que Stravinsky ou Schönberg, elle s'exprime également dans un développement massif de la, déjà large, gamme d'instruments existants au XIXème.



      En effet, depuis toujours mais bien plus particulièrement à partir du XIXème siècle musiciens et luthiers cherchent à étendre les possibilités de la musique en créant des instruments acoustiques nouveaux. On assiste ainsi à la fin du XIXème siècle à une prolifération immense d'instruments dont certains plus "loufoques" que les autres. Pendant cette période sont majoritairement créées des dérives étonnantes d'instruments classiques. Ainsi, le célèbre luthier Jean-Baptiste Vuillaume construit un octobasse, qui est en réalité une sorte de grosse contrebasse capable de jouer une tierce plus bas qu'une contrebasse classique.
   
A gauche, Robin L, au centre Lucas D et l'octobasse au Musée de la Musique  


Au XXème siècle, la société connaît une effervescence de l'art populaire. Cette observation est également applicable à la musique. On observe ce phénomène au XXème siècle, notamment aux Etats-Unis où apparaissent de nombres styles de musiques populaires comme le Jazz et le Blues. Cette effervescence amène encore une fois à un élargissement de la facture instrumentale. En effet, les genres de la musique populaire du XXème siècle possèdent des exigences nouvelles qui ne sont pas toujours satisfaites par la formation occidentale traditionnelle. C'est ainsi que l'on assiste à la naissance de deux instruments qui vont devenir parmi les plus importants de la facture instrumentale Jazz :la batterie et le vibraphone.

Ainsi, c'est en 1916 qu'apparaît le premier vibraphone, Hermann Winterhoff invente ainsi un nouveau type de percussions à clavier, en s'inspirant du marimba mexicain. Le vibraphone est constitué d'un cadre rigide surmonté d'un clavier de 36 lames (soient 3 octaves) faites les plus souvent en aluminium. Sous ces lames sont placées une bande de feutre, elle a pour but d'étouffer les lames pour éviter qu'elles ne résonnent trop. Cette bande peut être abaissée à l'aide d'une pédale et laisser ainsi les lames vibrer librement et ainsi créer un effet de sustain semblable à celui du piano.  Le vibraphone se joue à l'aide de baguettes, possédant un manche plus ou moins flexible et une tête plus ou moins dure en fonction des volontés de jeu de l'interprète. Par sa tessiture médium (Fa2 à Fa5, 175 à 1397Hz en terme de fréquence) et ses possiblités expressives, le vibraphone se place dans l'orchestre aussi bien en temps qu'instrument accompagnateur qu'en temps qu'instrument soliste


Démonstration de Gary Burton


  L'apparition de la batterie est bien plus difficile à dater, en effet la batterie n'est pas à proprement parler un instrument à part entière. C'est en réalité un assemblage de différents instruments à percussions associés pour créer un instrument rythmique polyvalent et riche. Malgré tout, l'apparition de la batterie est clairement liée au Jazz, par ailleurs les premières batteries portaient le nom de "Jazz". C'est donc par ce nouveau genre musical qu'elle naît. Au début du Jazz, les orchestres sont accompagnés par les percussions traditionnelles de la fanfare, notamment militaire, à savoir caisses claires et grosses caisses. Cependant les limites d'une telle formation se font rapidement sentir, les orchestres devant se munir de nombreux percussionnistes n'ayant que peu de possibilités de jeu. Ainsi, à la fois pour centraliser la percussion et pour ouvrir les possibilités de jeu des percussionistes, ces différentes percussions sont assemblées. Dans un premier temps, la batterie n'est que l'assemblage de la caisse claire et de la grosse caisse, jouée au pied à l'aide d'une pédale, et d'une autre percussion, la cymbale, issue de l'antique musique orientale (réappropiée et très utilisée par la fanfare militaire). Mais peu à peu, le set (composition de l'instrument) se complexifie, on y ajoute le charleston, une sorte de cymbale jouée au pied, puis les différents toms, qui peuvent être assimilés à des tambours de différentes hauteurs. Aujourd'hui, il y a presque autant de sets de batterie que de batteurs, en effet aujourd'hui chacun module son instrument en fonction de ses envies et de sa recherche musicale. Cependant, dans presque toutes les batteries, on trouve une structure de base : une caisse claire, une grosse caisse, un charleston, des cymbales (le plus souvent ride et crash) et des toms, (souvent 3 de hauteurs différentes, basse, medium et aiguë). La batterie permet ainsi de redéfinir la place du percussionniste au sein de l'orchestre mais également du rythme au sein de la musique.




Démonstration de Steve Gadd 




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